Le GeoFencing

Jusqu’alors, les modèles Phantom et Inspire intégraient des interdictions de vol à proximité des prisons, des centrales nucléaires, des stades, d’aéroports mais aussi des lieux de pouvoir comme à Washington (un Phantom s’était écrasé dans le parc de la Maison Blanche en janvier 2015) ou à proximité de la place Tien-An-Men, à Pékin.

La nouvelle mise à jour de l’application DJI GO couvre dix-sept pays (dont la France) regroupant 860 millions d’habitants et élargit la possibilité de répercuter les restrictions temporaires de vol décidées par les autorités en cas de catastrophe naturelle, de feux de forêt et de manifestations sportives ou autres. 

Ce système connu sous le terme de geofencing (ensemble de « géo-barrières » virtuelles), va pouvoir être programmé à partir du smartphone ou de la tablette du pilote alors que la procédure précédente était sensiblement plus complexe (anciennement No Fly Zones). 

En France, la mise en place effective du geofencing élargi à bord des drones Phantom, Mavic et Inspire est effective quoique toujours mentionné en version béta. A contrario, la firme de Shenzhen a également intégré la possibilité de débloquer l’interdiction de voler dans ces zones à condition que le pilote se soit clairement identifié avec un compte utilisateur DJI. Cette disposition, indique-t-on de même source, est notamment destinée aux membres de certains clubs d’aéromodélisme.

Les No Fly Zones
Pour qu'elles soient affichées sur l'écran, il est nécessaire d'activer le système GEO, option que vous trouverez dans les réglages généraux.

Une fois ce système activé vous aurez des informations en surimpression sur l'écran du niveau de ces zones :

Zone d'avertissement. Dans ces zones, qui n'apparaissent pas nécessairement sur la carte DJI GO, les utilisateurs verront un avertissement s'afficher concernant leur vol. Exemple de zone d'avertissement: une réserve naturelle.

Il existe un 2ème niveau pour ce type de zone, ce sont des zones à avertissement élevé. Il est possible de les débloquer directement depuis l’application.

Zone d'autorisation. Dans ces zones, qui apparaissent en jaune sur la carte DJI GO, les utilisateurs verront s'afficher un avertissement concernant leur vol qui sera limité par défaut. Ces zones peuvent être déverrouillées par les utilisateurs de compte DJI authentifié. Exemple de zone d'autorisation: Un club de modélisme situé près d'un aéroport.

Zone interdite. Dans ces zones, qui apparaissent en rouge sur la carte DJI GO, les utilisateurs verront s'afficher un avertissement concernant leur vol qui sera interdit. Exemple de zone interdite: le nouveau stade de Bordeaux. Pour être autorisé à survoler une zone interdite, il faut une autorisation préalable.

Lorsque vous êtes dans une zone surveillée, un message vous avertit et dans le cas présent, l'annulation de blocage peut être instantanée.

Pour pouvoir décoller et voler dans la zone en question, il est fait appel à votre sens des responsabilités, l'écran vous demandant la confirmation de 2 questions.

Déverrouillage d'une interdiction
Déverrouiller une zone d'autorisation nécessite un compte utilisateur DJI, une carte de crédit ou de débit valide, ou un numéro de téléphone. DJI ne collecte ni n'enregistre de données, qui sont vérifiés par un service tiers partenaire. La vérification est gratuite. Un compte vérifié est nécessaire uniquement lorsque vous devez déverrouiller une zone d'autorisation.
Lorsque votre drone approche ou entre dans une zone d'autorisation, vous recevrez un avertissement vous permettant de déverrouiller la zone.

Vous pouvez avoir une idée des zones surveillées en allant sur la carte GeoFencing (toujours en version béta). Par contre on peut rester un peu dubitatif sur les informations données, ici par exemple sur Bordeaux l'aéroport de Mérignac n'est pas zone rouge ???

Le déblocage avancé peut se faire directement sur le site par les menus au dessus de la carte. La mise à jour des données se fera par l'intermédiaire des mises à jour de DJI Go.
Cette option n'a pas vu de vraies améliorations depuis l'été 2016, et je me pose la question de l’intérêt vu qu'il est possible de la désactiver (les zones rouges demeurent cependant).

En utilisation courante où voler alors ?
Le problème pour l'utilisateur d'un drone, c'est de savoir s'il est en règle avec la législation et peut faire voler son drone. Il existe plusieurs systèmes pour avoir des cartes de vol légendées, le plus connu étant Mach7 qui offre aussi une application tablette. 
Mais les informations données sont difficiles à appréhender pour l'utilisateur néophyte.

Je me sers de Geoportail qui a fait une carte pour la France matérialisant les restrictions de vol avec un drone. Ce site est actuellement en phase béta également et peut présenter certaines incohérences

"Représentation des zones soumises à interdictions ou à restrictions pour l’usage, à titre de loisir, d’aéronefs télépilotés (ou drones), sur le territoire métropolitain. Cette carte est basée sur l’arrêté « espace » du 17 décembre 2015 et ne couvre pas les interdictions temporaires. La représentation des zones soumises à interdictions ou à restrictions n’engage pas la responsabilité des producteurs de la donnée. Le contour des agglomérations est fourni à titre purement indicatif."

 

Pour l'utiliser sur un téléphone sur le lieu de vol, il suffit pour le cas d'un iPhone de se rendre sur le site après une recherche Google, de l'ouvrir dans Safari et en utilisant l'icone partage de créer une nouvelle icone sur l'écran pour un accès rapide.

Voici ce que cela donne, je vous affiche mon dossier pour le vol de drones, l'icone de lancement est tout à fait reconnaissable.

En plus le logo gouvernemental peut en imposer lors d'une vérification impromptue.





Lorsque vous avez lancé l'application, la loupe vous permet de rechercher une zone qui est zoomable et que l'on peut rétrécir sans aucun problème. Les indications de la carte IGN restent toujours très lisibles quel que soit le niveau de zoom.
La légende des possibilités de vol est extrêmement simple puisqu'il s'agit de zones allant du jaune clair à des teintes plus foncées autorisent des vols à des altitudes décroissantes, pour arriver au rouge qui est une zone d'interdiction. 

Dans cet exemple (copie écran téléphone), il est possible de voir la possibilité de lancer un vol sur la zone orange avec une limite de 50 mètres d'altitude.

Le réticule en bas de l'écran vous permet de matérialiser votre position actuelle et de vous déplacer le cas échéant pour faire un vol dans les règles.

Toujours dans cet exemple, depuis le point de position matérialisé, il est possible de voler dans la zone sud-est sans problèmes, le nord est bloqué par le passage d'une voie rapide

Autre option intéressante, la possibilité d'imprimer la carte affichée à l'écran et de l'emmener avec soi sur le lieu de décollage.

Cette carte en développement ne manquera pas de faire jurisprudence en cas de conflit quand elle sera complètement optimisée, mais elle peut vous donner des informations qu'il conviendra de critiquer mais elles restent très lisibles pour l'utilisateur lambda.

Les autres cartes de Geoportail existent sur une application tablette, on peut espérer également une portabilité de ces cartes pour drones.




Conclusion
Comme vous voyez, les informations fiables pour les zones de vol peuvent vous donner la migraine. Un peu de jugeote et de bonne compréhension vous permettrons d'associer votre plaisir de voler à celui d'assurer la sécurité en vol.